Encore une belle surprise signée Kveta Pacovska avec cet hommage rendu à Hans-Christian Andersen. Cette version de la Petite Fille aux allumettes pourra en étonné plus d’un. Par la couleur, par le jeu des formes, des noirs et des blancs, ce n’est pas la conte traditionnel qui nous est ici proposé. Mais bien plutôt le livre d’une grande illustratrice qui s’amuse même de son propre style pour nous donner à voir l’impression du conte. Un texte qui pourrait être triste, voire cruel. Kveta Pacovska s’en amuse, désigne cette petite fille par deux grands yeux, la symbolise à l’extrême, comme pour mieux détourner le célèbre conte. Des superpositions, des encarts de miroirs et de dessins à peine esquisser, pour au final ne retenir qu’une chose, celle de la couleur et de l’abstraction. « Personne ne sut jamais la beauté de ce qu’elle avait vu ce soir là », cette phrase qui termine le conte pourrait très bien s’adapter au travail de l’illustratrice. Un album rare. Un travail graphique exceptionnel.