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Eden utopie de Fabrice Humbert

 

Au début du XXe siècle, une jeune fille perd sa mère et est élevée en compagnie d’une cousine qu’elle considère comme sa sœur. Elle fait un mauvais mariage, doit abandonner ses enfants, gagne sa vie par tous les moyens. Sa cousine, de son côté, fait un beau mariage et mène une vie heureuse et prospère. Toutefois, l’écart des destins n’empêche pas les deux femmes de se voir chaque semaine. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, leurs deux familles créent une étrange communauté protestante utopique qui a pour nom la Fraternité. À partir des années 1960, la France se transforme, les idéaux évoluent aussi et les descendants de la Fraternité tentent d’appliquer dans leur vie ce qu’ils ont appris au cours de leur enfance : l’un d’entre eux devient Premier ministre sous la Ve République, une autre choisit les voies de la gauche radicale et fait ,malgré elle, partie du groupe terroriste français Action directe. Mais pour les autres, et notamment pour l’auteur, quelle utopie est encore possible de nos jours?

Fabrice Humbert raconte dans ce livre son étonnante saga familiale, essentiellement à partir des années 60 vu par le petit-fils d'une des deux fondatrices des Rougon et Macquart de l'époque. C’est aussi l’histoire d’un demi-siècle de gauche française, et du désenchantement.

Un des intérêts du livre est la description de l’année 68 et des évènements qui ont perturbé les familles. L’ambiance de l’époque est bien rendue et aussi comment les utopies se transmettent de génération en génération.

 

Englebert des collines de Jean Hazfeld

 

Englebert des collines s'intéresse au témoignage d’une personne, que l'auteur a rencontrée dès son arrivée dans le village de Nyamata, sur le génocide rwandais.

Fantasque, l'homme parlait à tout le monde, faisait montre d'une érudition sans pareille, parlait le grec et le latin... Durant des années, lors des visites répétées de Jean Hatzfeld à Nyamata, Englebert a refusé de participer aux ouvrages de l'auteur sur le génocide. Lorsque ce dernier s'est mis à lui poser des questions sur son enfance, toutefois, Englebert a tout raconté.

Les témoignages d'Englebert rendent donc compte des premiers signes d'intolérance envers les Tutsis, des atrocités vécues durant le génocide, mais aussi de ses conséquences à long terme sur la psyché des survivants. Ce récit, racontant le quotidien sans pathos, nous a paru savoureux de vérité.

 

 

La garçonnière d’Hèlène Grémillon

 

Ce roman est inspiré d’une histoire vraie. Les événements se déroulent  à Buenos Aires.,en Argentine.

Au commencement fut un coup de foudre: celui du psychanalyste Vittorio Puig pour Lisandra, jeune femme "étrangement belle", danseuse de tango exceptionnelle. Quelques années plus tard, alors que leur couple bat de l'aile, c'est le coup de grâce: Lisandra défenestrée du cinquième étage, son corps sans vie sur le trottoir, des traces de dispute dans l'appartement. Le mari fait figure de coupable idéal. Les témoignages de sa mésentente avec la victime se multiplient. Il est incarcéré fissa. Mais Eva Maria, l'une de ses patientes, croit mordicus en son innocence et va mener l'enquête.

Un dénouement terrible qui éclaire le sens du titre à la toute fin du livre. C'est une surprise totale. Nœuds dans le ventre assurés !

 

Les mots qu’on ne dit pas de Véronique Poulain

 

Dans une famille différente avec des parents sourds-muets, Véronique Poulain a appris à communiquer avec deux langages : silence et la gestuelle pour les siens, les mots et les sons pour les autres. Entre frustration et persévérance, elle va tenter de faire communiquer deux mondes qui ne se comprennent pas toujours et essayer de lever le tabou sur un handicap par le biais d'anecdotes parfois gênantes, mais très souvent drôles et touchantes, sur sa jeunesse et son adolescence : le quotidien, les vacances, le sexe, les sorties.

De ce qui aurait pu être un drame, elle fait une comédie. Témoignage-cri d'une sincérité violente. Livre marquant !

 

 

La trilogie du Baztan de Dolores Redondo

 

Le gardien invisible Tome 1

 

Le cadavre d’une jeune fille est découvert sur les bords de la rivière Baztán dans une étrange mise en scène. Très vite, les croyances basques surgissent : et si toute cette horreur était l’œuvre du basajaun, un être mythologique ? L’inspectrice Amaia Salazar, femme de tête en charge de l’enquête, se voit contrainte de revenir sur les lieux de son enfance qu’elle a tenté de fuir toute sa vie durant. Amaia Salazar devra mettre la main sur ce gardien invisible qui perturbe la vie paisible des habitants d’Elizondo.

 

De chair et d’os Tome 2

 

Amaia Salazar se voit chargée d’enquêter sur d’atroces crimes sexuels. Les victimes sont des femmes et tout semble indiquer que les bourreaux soient leurs maris ou compagnons. Mais des rituels macabres, qui rappellent des pratiques de sorcellerie locale, laissent penser qu’un fou diabolique pourrait orchestrer ces meurtres en série. Salazar n’en a pas fini de découvrir les turpitudes de cette vallée de Baztan dont la rivière semble emporter les secrets terrifiants. Amaia Salazar a d’autant plus de mal à mener son enquête qu’elle vient de donner naissance à l’enfant qu’elle et son compagnon ont tant désiré. Pas facile de devenir mère quand la mort rôde et que le souvenir de celle qui vous a donné la vie vous inflige de violents cauchemars. Mais la jeune femme entend bien aller jusqu’au bout de ses recherches, quels qu’en soient les résultats.

Ces romans mêlant mythologie et enquête policière, se lisent d’une traite. On a du plaisir de cheminer avec Amaia Salazar et d’apprendre davantage de choses sur le Pays Basque. Nous attendons le troisième tome !

 

Scipion de Pablo Casacuberta

 

Comment peut-on survivre lorsqu'on a été prénommé Hannibal par un père historien ? Vaincu dès le départ, notre héros, lui aussi historien, n'a jamais été à la hauteur des rêves de son géniteur. Chassé de l'université, il a sombré dans l'alcoolisme et la lamentation paranoïaque. À la mort de son père, il hérite de trois boîtes au contenu hétéroclite. Au milieu des journaux intimes et des souvenirs de l'enfance se cache le début d'un plan machiavélique qui va pousser Aníbal vers des personnages excentriques et d'anciennes amours. Névrosé, plein de ressentiment, entraîné vers des aventures inattendues, Aníbal découvre la duplicité des tours que joue parfois la génétique. Il se retrouve alors plus proche de son père qu'il ne l'a jamais été de son vivant. Sa colère cède la place à l'empathie tandis que tout nous donne à penser que ce que nous haïssons le plus est peut-être la vision de ce que nous n'arriverons pas à être.

Un roman original où un sens du comique exceptionnel se déploie dans des plans et des rythmes variés, un humour noir. L’auteur nous emmène chaque fois là où on ne s’attend pas, c’est une littérature rare. Un plaisir de lecture absolument délectable !

 

 

Plus haut que la mer de Francesca Melandri

 

Paolo et Luisa prennent le même bateau, pour se rendre sur l’Île où se trouve la prison de haute sécurité où sont incarcérés le fils de Paolo et le mari de Luisa. Ce dernier est un homme violent qui, après un meurtre commis sous le coup de la colère, a également tué un surveillant en prison, tandis que le premier a été reconnu coupable de plusieurs homicides politiques. Paolo est professeur de philosophie, mais il n’enseigne plus ; Luisa est agricultrice et élève seule ses cinq enfants. À l’issue du voyage et de la brève visite qu’ils font au parloir de la prison, ils ne peuvent repartir comme ils le devraient, car le mistral souffle trop fort. Ils passent donc la nuit sur l’Île, surveillés par un agent, avec qui une étrange complicité va naître. Pour ces trois êtres malmenés par la vie, cette nuit constitue une révélation et, peut-être aussi, un nouveau départ.

Cette rencontre improbable se transforme en une intense réflexion sur la vie, sur l'amour et sur la façon que nous avons, les uns et les autres de communiquer entre nous. Ce roman incisif et militant est subtil et intelligent. On ne l’oubliera pas.

 

La garçonnière-Hélène Grémillon

 

En août 1987, la femme de Vittorio, un psychiatre argentin, est retrouvée défenestrée. Accusé du meurtre, il est arrêté. Mais l’une de ses patientes, Eva Maria, bien qu’encore traumatisée par la disparition de sa fille durant la junte, décide de mener sa propre enquête. Elle découvre les enregistrements des séances de Vittorio avec ses patients et fouille son passé pour mieux comprendre. Elle espère ainsi retrouver le coupable et innocenter le psychiatre.

C’est une belle exploration de la psychologie, de la folie, du poids des mensonges et des secrets, un véritable « thriller psychologique » .

 

Les corps inutiles de Delphine Bertholon

 

Clémence vient d’avoir quinze ans, de terminer le collège. Elle est agressée, en plein jour et en pleine rue, par un inconnu armé d’un couteau. Ce traumatisme, même si elle n’en a pas encore conscience, va contaminer toute son existence. En effet, l’adolescente réalise qu’elle perd progressivement le sens du toucher... À trente ans, Clémence, toujours insensible, est une célibataire endurcie, solitaire et sauvage. Après avoir été maquilleuse de cinéma, la jeune femme se retrouve employée de la « Clinique », une usine d’un genre particulier. En effet, la Clinique fabrique des poupées… mais des poupées grandeur nature, hyper-réalistes, destinées au plaisir – ou au salut – d’hommes esseulés.

Le roman déroule en alternance l’histoire de Clémence adolescente, hantée par cette agression dont elle n’a jamais osé parler à sa famille, et le récit de Clémence adulte, assumant tant bien que mal les conséquences, physiques et psychologiques, de son passé. Mais la vie, comme toujours, est pleine de surprises. Bouleversant !

 

 

Le chirurgien et le berger de Meg Ostrum

Traduit de l'américain par Xavier Guesnu

 

Deux héros de la Résistance au Pays basque

Pays basque, 1942. Poursuivi par la Gestapo, le jeune ophtalmologiste belge Charles Schepens va devenir agent double en relation étroite avec la Résistance belge. En tandem avec le berger basque Jean Sarochar, il mène une opération secrète à la scierie de Mendive permettant d'évacuer des résistants à travers les Pyrénées.

Ce n’est qu’après sa fuite en Angleterre que les services de renseignement britanniques, à Londres, prirent la mesure de l’importance de l’opération secrète de la scierie de Mendive. Parmi les milliers de personnes qui parvinrent à fuir à travers les Pyrénées, une bonne centaine doivent la vie au docteur Charles Schepens et à Jean Sarochar.

Nous vous invitons à venir partager vos lectures autour d’un café.

Chacun est le bienvenu, pour ce moment d’échange convivial autour du livre :

-pour partager vos lectures-plaisir, vos belles découvertes dans tous les domaines : romans, documentaires, nouvelles ..

-pour même parler des livres peu appréciés…

-pour apporter vos suggestions pour les prochains achats de la médiathèque.

-pour être bien informé des dernières acquisitions.

-pour venir tout simplement en spectateur.

N’hésitez à demander des informations aux animatrices de la médiathèque.

Un petit compte rendu sera disponible prochainement à la médiathèque et sur le blog

. Réunion du « cercle des lecteurs » vendredi 19 juin à 14 heures à la médiathèque d’Ustaritz

Nous vous invitons à  venir passer un moment agréable avec vos enfants à la médiathèque , pour écouter les lectures animées. 

Le nombre de places étant limité, il faut réserver sur place

ou au 05.59.93.17.75

  

Petit Krok ‘histoires 

Public : Enfants de 0 à 3 ans, parents, assistantes maternelles

à 10 h, gratuit, sur inscription.

 

• Vendredi 30 janvier :  Un peu peur

• Vendredi 27 février :  Ah gla gla !

• Vendredi 27 mars   :  Voyage en Afrique

• Mardi 28 avril          :  Poisson d’avril

• Vendredi 29 mai     :   Au jardin

  

Krok ‘histoires

Public: Enfants de 3 à 6 ans

pendant les vacances scolaires, à 10 h , gratuit, sur inscription.

  

• Vendredi 20 février :  Cap ou pas cap !

Le collier rouge de Jean-Christophe Ruffin 

Dans une petite ville du Berry, écrasée par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes.Trois personnages et, au milieu d'eux, un chien, qui détient la clef du drame...

L’histoire de de ce prisonnier énigmatique nous est dévoilée par bribes, entretenant le suspense et la tension chez le lecteur. Les personnages sont attachants et débordent d'humanité. Ce roman au style simple, sans fioritures, plein de vie et de poésie, est redoutablement efficace et habilement mené. C’est un magnifique roman sur la fidélité et le sacrifice.

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Réparer les vivants de Maylis de Kérangal

 En 24 heures chrono, l'histoire s'articule autour d’un jeune homme de 17 ans, fou de surf, qui suite à un accident de la route, est déclaré en état de mort cérébrale, situation idéale pour envisager de récupérer ses organes vitaux ( cœur, poumons, foie et reins ) en parfait état, et d’une quinquagénaire dont le cœur à bout de souffle l'a contrainte à réorganiser sa vie, au point de vivre au ralenti à proximité de l'hôpital, dans l'attente de l'organe compatible . Autour d'eux gravitent les familles, les médecins, les chirurgiens, les infirmières, mais aussi les chauffeurs de taxi agréés. Les personnages très réalistes et touchants dans leurs particularités sont tous embarqués dans le tourbillon de la transplantation, véritable course contre la montre, ballet à la chorégraphie millimétrée où chaque maillon est indispensable au bon déroulement.

 

Dans ces 24 heures effrénées, l'organe devient le personnage principal du roman ,tantôt émouvant, tantôt plutôt instructif. Maylis de Kerangal y décrit méticuleusement les interventions médicales. Ces pages haletantes montrent la noblesse et le grand art du personnel médical. Ce livre teinté d’espoir, à la fois passionnant et bouleversant, est un hymne à la vie.

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L’écrivain national - Serge Joncour

Le jour où il arrive en résidence d’écriture dans une petite ville du centre de la France, Serge découvre dans la gazette locale qu’un certain Commodore, vieux maraîcher à la retraite que tous disent richissime, a disparu sans laisser de traces. On soupçonne deux jeunes "néoruraux", Aurélik et Dora, de l’avoir tué. Mais dans ce fait divers, ce qui fascine le plus l’écrivain, c’est une photo: celle de Dora dans le journal. Dès lors, sous le regard de plus en plus suspicieux des habitants de la ville, cet "écrivain national", comme l’appelle malicieusement monsieur le Maire, va enquêter à sa manière, celle d’un auteur qui recueille les confidences et échafaude des romans, dans l’espoir de se rapprocher de la magnétique Dora.

 

C’est un merveilleux livre gigogne, qui déstabilise sans cesse son lecteur : tantôt roman policier, tantôt autobiographie malicieuse, mais aussi étude sociale impitoyable s'achevant en histoire d'amour.

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Et rien d’autre - James Salter

 La seconde guerre mondiale vit ses derniers instants. Sur un porte-avions au large du Japon, le jeune officier Philip Bowman rentre à New York. Embauché dans une maison d'édition, il devient directeur littéraire et fréquente l'intelligentsia new yorkaise. Entre splendeurs du monde des lettres, relations amoureuses et passions charnelles, ce roman nous plonge dans quarante années de la vie d'un homme, et déploie magistralement le spectre de toute une génération, dans sa gloire et ses échecs. James Salter décrit avec la même précision sensuelle -d'une écriture à la fois tranchante et soyeuse- la beauté des femmes, la nourriture et le vin, le sexe, la littérature, les obsessions et les mauvais sentiments des hommes.

 

Bref, James Salter signe à près de 90 ans un roman éclatant de vie. «- Je connais un secret. Elle se mit à sourire légèrement, d'un air malin. Sa voix était plus forte, maintenant, et elle avait pris cette vieille intonation chantante. La peur piqua Nest au ventre. »

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Une famille délicieuse - Willa Marsh

Mina et Nest vivent à Ottercombe House, imposante demeure familiale plantée au coeur de la lande, entourées de leurs chiens et unies par le souvenir d'une enfance idyllique. L'arrivée de Georgie, la soeur aînée atteinte de démence sénile, fait ressurgir un passé douloureux qu'elles auraient préféré oublier. Pire, Georgie s'apprête à révéler des secrets au pouvoir destructeur... Les deux cadettes sont prêtes à tout pour empêcher que la vérité n'éclate au grand jour. Qui aurait cru que ces respectables vieilles dames avaient tant de choses à dissimuler ?

 

Un style enlevé, un brin d'excentricité, un soupçon d'ironie et beaucoup d'empathie, tous les ingrédients sont réunis pour nous régaler ! Un vrai bon moment de lecture.

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L’île du serment - Peter May

Kirsty Cowell a-t-elle poignardé son mari à mort, cette nuit tourmentée sur Entry Island, à l'extrême-ouest du Canada ? Tous le croient, tout l'accable et pourtant Sime Mackenzie, l'enquêteur chargé de l'interroger, ne peut se résoudre à l'accuser. Mais cet étrange sentiment de familiarité qu'il éprouve à son égard n'est-il pas une arme dangereuse offerte à une femme manipulatrice ? À moins que les rêves étranges qui le ramènent à la vie de son aïeul, émigré des Hébrides en terre de Québec au dix-neuvième siècle, ne recèlent une part du mystère ? Une énigme à résoudre, mais deux îles, deux époques, deux amours. Et d'où vient ce sentiment de familiarité envers un être que l'on découvre ? Peter May navigue dans les brumes du temps, d'Ecosse et du Canada, et découvre que tout est affaire de destin.

 

Efficacement construit, subtil et passionnant, on en redemande !

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En finir avec Eddie Bellegueule -Edouard Louis

"Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d'entendre ma mère dire Qu'est-ce qui fait le débile là ? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J'étais déjà loin, je n'appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait. Je suis allé dans les champs et j'ai marché une bonne partie de la nuit, la fraîcheur du Nord, les chemins de terre, l'odeur de colza, très forte à ce moment de l'année. Toute la nuit fut consacrée à l'élaboration de ma nouvelle vie loin d'ici". En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre. »

Dans son premier roman, cet écrivain de 21 ans revient sur ses malheurs d'enfant homosexuel dans le prolétariat picard.

Avec des descriptions précises et courtes, des détails crus parfois insoutenables, Edouard Louis nous fait pénétrer sans pathos un milieu peu fréquenté dans les romans d'aujourd'hui : la France des petits Blancs humiliés de nos provinces laminées par la crise. L'auteur raconte trop intimement la différence : celle des oubliés de la croissance, celle des marginaux du sexe. Les premiers n'ont même plus les mots pour la dire et martyrisent volontiers les seconds. Ça n'empêchera pas Eddy d'accepter peu à peu son homosexualité.

 

Rares sont les témoignages littéraires d'un tel parcours. L'énergie, la lucidité qu'y met Eddy/Edouard font de ce fulgurant premier livre un roman d'apprentissage lumineux malgré les ténèbres, plein d'amour à donner malgré la cruauté. Et la finesse d'une langue superbement tenue crée l'épouvante sans s'y complaire, l'espoir sans y plonger tout à fait. Un livre comme en suspens, diaboliquement vivant.

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Réunion du cercle des lecteurs

À LA MÉDIATHÈQUE D'USTARITZ      

 

LE VENDREDI 12 DÉCEMBRE 2014 À 14 H

 

 

 

JUSTE AVANT LES FÊTES DE FIN D'ANNÉE, AUTOUR D'UN CAFÉ, VENEZ PARLER DES VOS DERNIÈRES DÉCOUVERTES , ÉCHANGER AUTOUR DE VOS  LECTURES PRÉFÉRÉES OU MÊME DÉTESTÉES, NOUS APPORTER VOS SUGGESTIONS D'ACHAT POUR LA MÉDIATHÈQUETHÈQUE OU JUSTE VENIR ÉCOUTER POUR AVOIR DES IDÉES DE LECTURE.

C'EST À CHAQUE RENCONTRE UN TRÈS BON MOMENT DE CONVIVIALITÉ À PARTAGER... 

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Venez découvrir chaque dernier vendredi du mois à 10 heures, à la médiathèque d’Ustaritz

 Petit-Krok’histoire

 

Pour les enfants de 0 à 3 ans

 

 

 

Vendredi 26 septembre 2014 : À la ferme

 

        Vendredi 31 octobre 2014 :       En voyage

 

     Vendredi 28 novembre 2014 :   Fils et ficelles

 

 

Sur réservation sur place à la médiathèque

ou au 05 59 93 17 75

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